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Thierry Verbeke1970 (FR)

Né à Lille en 1970, Thierry Verbeke est un artiste « militant », plutôt que plasticien. Comme l’écrit Julien Crenn : « Il produit un art de la contestation pacifique, invitant au soulèvement (à une prise de conscience collective) plutôt qu’à la révolution ». Pour ce faire, l’artiste n’a pas de technique de prédilection, même s’il produit des vidéos, des photographies ou des installations, etc. Son site internet mentionne également des « objets augmentés », à savoir des objets, des formes ou des signes que l’artiste a détournés par des interventions parfois minimales. Sans pour autant négliger les questions formelles, il préfère aborder directement des problématiques liées au monde qui l’entoure : conditions de travail, libertés et droits fondamentaux, économie locale ou globale, sous-cultures adolescentes, modèles médiatiques, etc. C’est de la situation observée et du dysfonctionnement pressenti que nait la forme adoptée par l’artiste.

Comment manifester, témoigner de son refus de soumission à un ordre du monde qui se prétend « naturel » voire « a-historique » ; ce qui revient au même ? Tout en étant conscient des limites et de la portée réelle de ses actes ! C’est dans ce cadre étroit et inconfortable que se répandent, ou plutôt slaloment, ses propositions plastiques. L’enjeu est bien celui-là, dans l'ensemble de l’œuvre de Thierry Verbecke ; même si l’artiste l’a formulé différemment, notamment avec la série ironique Ré-injecter du politique dans le quotidien, ensemble d’images de fromages Babibel déballés et marqués d’un marteau et d’une faucille…

Une autrefois, l’artiste a installé un container sur l’ancienne zone douanière entre la Belgique et la France, supprimée avec l’harmonisation européenne. Il s’y est lui-même installé temporairement, avec affiches et palmiers, pour y ouvrir la « PEZ », nom d’un délicieux bonbon d’enfant et, pour l’occasion, sigle utilisé pour désigner sa « Paradise Economic Zone » : un paradis fiscal, sur une zone abandonnée et laissée en friche. L’artiste rendait soudainement tangible une réalité financière et médiatique souvent évoquée, sans trop d’explications, en ces temps de virtualisation de l’économie et de labilité des flux financiers ; induisant les questions suivantes : Comment est possible un paradis fiscal ? Comment une parcelle de terre peut-elle proposer une fiscalité totalement différente de celle du restant de l’Europe ? Et pourquoi ces frontières sont-elles aussi poreuses aux mouvements financiers qu’elles ne sont hermétiques aux harmonisations fiscales ?