Le bouleau, arbre au tronc étrangement blanc, domine les terrils comme un souverain règne sur son royaume. Il est à ces collines de schistes ce que le chêne est aux forêts : un roi. La couleur blanche éclatante de l’écorce du bouleau, lisse et brillante, est due à la présence de bétuline, une substance naturellement contenue dans celle-ci. Ce lien entre l’arbre et sa caractéristique distinctive a conduit Chloé Clément à intituler sa série photographique Betula, du nom latin du bouleau.
Dans une « confusion entre témoignage fidèle et réalité fantasmée », les trois images qui composent cette série révèlent une terre dévastée par l’exploitation minière, mais également transformée en un territoire potentiel, une toile vierge où l’homme pourrait envisager une nouvelle forme de liberté. Ce paysage inédit, où les vestiges de notre société industrielle interagissent avec la nature, dessine une sorte de monde parallèle, fictionnel.
Derrière ces clichés se cache cependant une tension palpable, une inquiétude presque tangible. Chaque photographie semble porter un avertissement, une mise en garde face à la menace grandissante qui pèse sur l’équilibre environnemental, offrant un regard en constante alerte sur l’état du monde.