Au milieu des années 90, Alain Séchas se fait largement connaître sur la scène internationale par ses figures de chats longilignes, aux expressions campées en quelques traits et interpellant le spectateur de leurs grands yeux exorbités. Placées dans des situations absurdes ou cocasses, ces figures, d’abord des chats ensuite des martiens, traitent de sujets graves ou anodins, sur un ton qui se veut drôle, voire désenchanté. De cette manière, des problématiques sociétales – comme c’est le cas dans Grosse Bêtise – côtoient des épisodes du quotidien dans ce qu’il peut avoir de banal ou comique.
Mais quel que soit le contexte où elles évoluent, les figures se présentent toujours dans un face à face avec le spectateur. Séchas écarquille les yeux de ses personnages, placés face aux regards, afin de provoquer un effet d’attraction immédiate, voire de sidération. Il s’agit, pour l’artiste, de saisir immédiatement le regardeur, de le séduire par l’humour, avant de l’inviter à dépasser cet effet de sidération et approfondir la réflexion sur le sujet abordé.