Le projet Les Cracs des chevaliers trouve son origine dans une performance réalisée à l’occasion de l’inauguration de la Biennale Qualandya International, en Palestine, en 2012. C’est lors de cet événement que Marie Zolamian rencontre, au château d’Abwein, situé à 37 km au nord de Ramallah, six jeunes adolescents et enfants : Mou’az (12 ans), Mazin (10 ans), Nazir (10 ans et demi), Omar (10 ans et demi), Yassin (11 ans), Younis (12 ans), ainsi qu’Ahmad, un ouvrier du château.
Ces jeunes lui font une « visite guidée » du château que l’artiste enregistre pour le restituer sous la forme d’un film dépourvu d’images, où seules les voix se font entendre, tandis que les traductions apparaissent sur un écran noir. À travers ce dispositif, les jeunes partagent des histoires où se croisent mémoire historique et vécu personnel, mais également superstitions, mythes, rites anciens ou anecdotes liés à l’occupation israélienne. Ce film est accompagné de dessins du château, exécutés par les enfants. Ils agissent comme des « portes d’entrée » vers un château existant mais invisible, à la fois présent et absent car l’artiste l’a occulté, invitant à le recréer mentalement.