Entre 1975 et 1978, les membres du collectif Ruptz (Marc Borgers, Anne Frère et Jean-Louis Sbille) ont réalisé une série d’interventions qui situent le groupe à la croisée de pratiques alors totalement émergentes : vidéo art, performance, body art, multiples photographiques, éditions d’artistes, art sociologique, voire esthétique de la communication.
D’une radicalité sans égale en Belgique, ces interventions ont été vécues, par leurs auteurs, comme des nécessités vitales. Le Panorama d’Eggishorn est le premier travail artistique de Marc Borgers au sortir de ses études et marque la collaboration ruptzienne. Partant d’une gravure du guide suisse Baedeker datant de 1811, il crée un multiple du Panorama d’Eggishorn, version 4 saisons, en sérigraphie avec diamantine et microsphères de verre. Il joue de l’univers réaliste des photographies, perturbé par la fascination que crée l’image scintillante, et cultive l’interrogation sur l’art, ses tabous et ses limites.