Diplômé, en 1994, de l’ERG-ISLAP (École de Recherche Graphique-Institut Supérieur Libre d’Arts Plastiques) à Bruxelles, Frédéric Gaillard se spécialise dans la sculpture et les installations auprès de professeurs de renoms : Michel François, Marthe Wéry, Ann-Véronica Janssens et Joëlle Tuerlinckx.
À l’origine de sa pratique, il y a la confrontation avec la pièce de Hans Haacke « Condensation Cube » (1963-1965). Celle-ci le pousse, dès ses débuts, à inclure dans son travail un rapport à la temporalité et d’activer ainsi d’autres sens que celui de la vision. Son travail mêle art et science sans qu’une touche d’humour ne manque jamais à donner le ton. L’eau, la paraffine et le savon sont des matériaux de prédilection appréciés pour leur banalité qui contribuent à la création de machines et de dispositifs dont émanent une "poésie de la mécanique" ¹. Ses pièces donnent naissance à des expériences physiques, mais permettent également de nourrir l’imaginaire. À partir de savants bricolages conçus à partir d’éléments quotidiens, Frédéric Gaillard fait surgir des univers fantastiques, magiques et mystérieux. À la manière d’un savant fou, il englobe le spectateur dans un laboratoire métaphysique dont le dispositif fait partie intégrante de l’œuvre. L’objet, les matériaux et leurs potentialités constituent l’essence de son travail. Sa démarche interroge, in fine, les modes de production de la création artistique.
1. ROLLIN, Pierre-Olivier, « Frédéric Gaillard », in : Brussels South Airport, Vienne, Krinzinger Projekte, 2005.