Marie-Ange Cambruzzi a suivi les cours de peinture à l’Académie des Beaux-Arts et des Arts décoratifs de Tournai. Nourrie par la lecture de poètes, de philosophes et d’auteurs symbolistes, elle développe une œuvre relevant de l’indicible, qui n’est exprimable que sur un mode poétique et sert d’interface entre la réalité humaine, matérielle, et un « ailleurs » absolu.
Ses premières œuvres picturales sont faites de traces noires indistinctes, répandues presque spontanément sur un papier huilé afin de renforcer la fluidité du trait. Contrastant avec la patine artificielle provoquée par l’huile, ces signes engendrent des systèmes d’oppositions sémantiques (noir/blanc, indéterminé/déterminé, spontanéité/mesure….) et inscrivent l’œuvre dans un code de références liées à l’empreinte et à la mémoire.
Progressivement, Marie-Ange Cambruzzi a emprunté d’autres voies d’expression, sans pour autant renoncer à ses préoccupations poétiques. Le blanc du papier s’est transformé en alignement de bains d’eau laiteuse (produite par des pigments) et, à la planéité de la surface murale, ont succédé des plans horizontaux suggérant une étendue spirituelle infinie et inaccessible, à la frontière du monde physique.