Comme dans l’ensemble de l'œuvre de Marie-Ange Cambruzzi, les formes et matériaux inspirés de textes littéraires et poétiques se chargent d’une symbolique liée à la féminité.
Dans un bac en zinc posé au sol, un lys blanc émerge d’une étendue d’eau calme et laiteuse. Le blanc se charge d’une symbolique entièrement assumée par l’artiste : une pureté originelle, une innocence initiale, un idéal inaccessible, relevant de l’absolu et renvoyant à un paysage fantasmé. Mais l’eau blanche suggère également un univers humide, chaud, féminin ; les limbes d’un rêve aux contours flous où circule l’âme. Tel un « linceul aquatique », l’œuvre évoque le mythe féminin d’Ophélie, personnage malheureux de la tragédie de Hamlet, dont le philosophe Gaston Bachelard écrit : « l’eau est le symbole profond, organique de la femme qui ne sait que pleurer ses peines » (L’Eau et les Rêves – Essai sur l’imagination de la matière).