Formé par Arnaud Eeckhout (Charleroi, 1987) et Mauro Vitturini (Rome, 1985), en 2013, le collectif VOID utilise le son pour représenter le réel. Arnaud Eeckhout a fait des études artistiques à ARTS2 (École Supérieure des Arts, Mons – BE) au sein de l’Atelier IDM (Images dans le Milieu) dont il devient chef d’atelier – suite au départ de Jean-François Octave – en 2020. Quant à Mauro Vitturini, il a été initié à l’art par l’artiste Pietro Fortuna, son oncle, avant d’avoir suivi une formation en peinture au sein de l’Académie des Beaux-Arts de Rome (IT).
Les deux artistes se rencontrent autour de la musique et nourrissent, très vite, l’envie commune d’explorer le son et de l’utiliser comme principal vecteur de représentation dans le champ des arts plastiques. Cette exploration visant la matérialisation du son convoque la musique, notamment le bruitisme, et d’autres sources sonores. Ces investigations les amènent aussi, particulièrement dans leurs premières recherches, à sonder le silence. Ce qui les intéresse, c'est de cerner l’impact d’un phénomène immatériel, inodorant et incolore sur le réel. VOID, le nom du collectif, signifie d’ailleurs « vide » en anglais. Le vide est un espace non occupé par de la matière qu’ils vont eux, au travers du son et de son antonyme, tenter de matérialiser.
Leur première pièce commune intitulée Osteophony (2013) est un ossement dont la vibration provient d’un enregistrement explicatif en anglais qui dit ceci : « S’il n’y a pas d’air, il n’y a pas de son. Mais puisque vous êtes fait de matière, le son se propage dans votre corps. Vous êtes constamment son. Ce que vous voyez est ce qui se passe à l’intérieur de vous ». Effectivement, le son en tant que tel n’existe pas. Il lui faut un véhicule, l’air, et donc une matière pour qu’il existe. Ce type de réflexion va les mener à produire de nombreuses pièces qu’ils réalisent généralement par série. Ils explorent les traces laissées par les ondes sonores dans une tentative d’en constituer une archéologie, mais également les modulations acoustiques et leurs influences sur l’environnement spatial ainsi que les fréquences sonores. Ils matérialisent le son - au travers de multiples recherches - tout en y questionnant fréquemment le langage, la communication et la transmission.