Après avoir exposé de petites ardoises d’école sur lesquelles il trace quelques signes, Alain Bornain se libère de cet objet et initie la série des Blackboards. Ces tableaux noirs ou verts foncés, de ceux que l’on retrouve dans les écoles, sont des peintures ; tout ce qui se trouve sur la toile est peinture.
En se rapprochant de l’œuvre et de la matérialité de sa surface peinte, on découvre toute la méticulosité du geste de l’artiste qui parvient à recréer au pinceau, de façon mimétique, les traces de craie et leur effacement au frotteur. Un effacement qui relève de la disparition, de la dissolution progressive. Les traces lacunaires conservées sont tenues hors de compréhension du spectateur et renvoient autant à la charge affective des souvenirs d’écolier de chacun qu’au caractère éphémère de toute chose.