Last Day of Production se déploie comme le témoin d’une journée décisive dans une usine en phase de fermeture. À l’issue de leur dernière journée de travail, les ouvriers décident de s’approprier leurs outils de production pour créer quelque chose de radicalement différent de leur production habituelle : un objet dénué de fonction utilitaire, non commercialisable, mais qui répond enfin à leurs aspirations profondes et à leurs désirs. Par cette démarche, l’artiste propose une réflexion sur la possibilité d’une utopie postindustrielle, une alternative où la production se détache des impératifs de fonctionnalités économiques pour répondre aux besoins personnels de ses exécutants ; quand bien même ces besoins seraient le désir de faire une « œuvre », avec ce qu’elle comprend d’expression individuelle autotélique.
L’œuvre, par sa forme et ses matériaux, rappelle la période optimiste des débuts de l’industrialisation. Elle présente des surfaces lisses et neutres, combinées par un système de structure qui évoque les extrusions d’aluminium à rainures dont les différentes applications s’observent au niveau structurel et de l’encadrement. Ce dernier évoque à la fois la fonctionnalité et l’esthétique de l’ère industrielle. L’utilisation de couleurs vives fait écho au système de codification des couleurs RAL, créé en 1927 en Allemagne et largement employé dans le domaine de la construction et de la rénovation. Toutefois, cet objet, bien qu’inscrit dans une typologie d’objets fonctionnels reconnaissables, n’est absolument pas fonctionnel.