Pour réaliser la pièce Les Quatre Saisons du Moniteur belge, Denmark récolte, durant un an, la publication légale belge, alors imprimée, pour la compresser, à terme, dans les mâchoires de quatre serre-joints métalliques. Les pages fines de la législation disparaissent derrière le volume insécable que les étaux leur confèrent ; seuls des nuages de lignes noires, apparents sur les tranches, témoignent encore d’une écriture. La loi étouffe, l’étau enserre, le travail humain se compresse dans l’outil et le tout devient sculpture. Le travail de Denmark présente sa critique dans un abord ludique, ici, les interprétations sont libres : l’on songe aisément à l’illisibilité du jargon légal ou, encore, au poids de l’autorité administrative, matérialisés. Le sens fluctue, il n’est pas fixé ; en même temps, l’appréhension intellectuelle fait place à l’appréhension sensorielle, la foison des paroles disparait sous la forme, le poids, les matières.