Jacques Charlier commence sa carrière à l’aube des sixties en s’inscrivant d’emblée dans les grands mouvements des années 1960, dont le Pop Art. En permanence à la pointe de toutes formes d’émergence de la création actuelle, tous médias confondus (peinture, caricature, photographie, écriture, BD, sculpture, chanson, vidéo, installation...), il revisite l’histoire de l’art. Se positionnant comme un artiste de la critique institutionnelle, interrogeant avec humour noir et maints détournements le système de l’art, il se met souvent en scène et joue avec les codes de la publicité et des médias.
Son installation-décor Les Rives de l’Eden traite du colonialisme, de l’exotisme et de leurs clichés. Un coucher de soleil paradisiaque sert d’arrière-plan à un aquarium, objet de fascination fonctionnant comme un univers miniaturisé. A côté de ce fond maritime factice, une jeune femme restitue un autre fantasme bien connu : la négritude “ sauvage ”, cliché à priori dépassé mais qui subsiste encore, particulièrement dans le showbiz. Les autres éléments du décor tels que le socle de faux marbre, les reproductions de rochers, les éclairages,… servent de charnières entre les différents artifices présentés.