De manière minimale et conceptuelle, Jacqueline Mesmaeker analyse et met en place différents protocoles et expériences liés aux problèmes visuels et à la représentation. Si les formes utilisées partent toujours d’une grande économie de moyens, elle emprunte aux grandes préoccupations de l’histoire de l’art occidental : la peinture, la figuration, l’histoire, la nature, le paysage, le cadre, la lumière, etc. Subversif, chargé d’évocations, d’invitations à se remémorer l’Histoire ou à la réinventer, le travail de Jacqueline Mesmaeker accorde une place éminente à la littérature et à la poésie.
Ainsi, Melville 1891 fait référence à Herman Melville et, particulièrement, à son roman Billy Budd, marin, achevé en 1891, quelques mois avant la mort de l’auteur. Melville, qui a passé une partie de sa jeunesse en mer, y raconte des épisodes inspirés de son histoire, mais également de l’affaire Somers; une mutinerie organisée par certains membres de l’équipage de la United States Navy en vue d’utiliser le navire de guerre pour pratiquer la piraterie.
Cette installation se présente sous la forme d’une projection d’un parterre de belles-de-jour avec, en son centre, littéralement engloutie dans l’image, une maquette de bateau. Associée à la coquetterie et à la beauté fugitive, la belle-de-jour ne fleurit qu’en journée pour se fermer le soir et ne plus se rouvrir. Au jour suivant, une nouvelle fleur remplace celle fanée, fleurissant ainsi, sans discontinuer, durant tout l’été.