L’installation Somewhere ("Quelque part") met en lumière une multitude de situations banales capturées en Afrique. Des vendeurs de rue, une fête locale, de multiples moyens de transport, des discussions autour d’un verre forment un ensemble hétéroclite de clichés qui témoignent de la spontanéité et de l’immédiateté avec lesquels Pascale Marthine Tayou fait œuvre.
Elle révèle également le rapport qu’entretient l’artiste avec l’ailleurs. En effet, il défend l’idée d’« être chez soi » partout en y associant le besoin de l’ailleurs, de l’inconnu et de l’Autre. Cette conception s’inscrit dans une volonté de supprimer les frontières qu’elles soient physiques, mentales, économiques ou sociales. Ainsi, Bernard Blistène met en parallèle la démarche de Tayou avec la philosophie de la relation d’Edouard Glissant1 qui appréhende le monde comme un tout relationnel2. Le travail de Pascale Marthine Tayou a pour objectif de témoigner du mouvement du monde dans sa diversité. Ainsi, il matérialise dans ses œuvres les identités mouvantes et leurs présentations relèvent de l’interprétation.
1. GLISSANT, Edouard, La philosophie de la Relation. Poésie en étendue, Paris, Gallimard (Coll. Blanche), 2009. 2. BLISTENE, Bernard, "Pascale Marthine Tayou", in :Always All Ways (tous les chemins mènent à…). Malmö – Lyon, Konstall – Musée d’art contemporain, 2010-2011, p. 2
