Achraf Touloub étudie les liens entre tradition et modernité dans notre monde globalisé. Travaillant avec une grande variété de médiums, il oscille entre abstraction et figuration. L’œuvre est connectée à l’idée d’une redéfinition forcée des corps dans un contexte économique qui tend, de plus en plus rapidement, à la dématérialisation. Le nylon et autres tissus synthétiques, utilisés ici, sont assemblés pour constituer différents reliefs, puis peints à l’huile pour former des portraits abstraits qui rappellent la manière dont les corps sont appelés à se redéfinir, se mouvoir, lors de chaque révolution industrielle, économique, politique ou autre.
" Aujourd’hui, il me semble que nos corps sont de moins en moins indispensables au développement économique ; ils sont devenus inutiles d’un point de vue de la production. Ce basculement, qui fait de plus en plus de nous le produit à consommer, touche à une dimension symbolique. Pour cela, j’ai envisagé une dimension, une résurgence à l’archaïque (non pas en tant que technique obsolète mais en tant que connexion entre les différentes formes du réel) comme un principe qui pourrait être une réponse ou une résistance à ce mouvement terriblement violent du capital. Notre réalité existe sur une scission constante du réel, et mon objectif est de relier/superposer toutes ses dimensions pour les faire redevenir UNE."