Verba volant, scripta manent (proverbe antique latin qui signifie : « les paroles s’envolent, les écrits restent ») s’intègre au travail d’Aimé Ntakiyica sur l’arbre à palabres. Lieu emblématique et ancestral du continent africain, l’ombre de l’arbre fait l’objet de rassemblements où l’on s’exprime et débat sur la vie en société et la politique. Cette installation fait référence aux génocides rwandais et burundais où les listes de recensement des citoyens ont été employées comme registres pour des massacres.
Ces outils de recherches à l’origine anodins ont été détournés. L’artiste utilise, comme métaphore de ces répertoires, des bottins téléphoniques. Ouverts en leur centre, ils sont suspendus et forment un triangle qui évoque la disposition des oiseaux lors des migrations. Œuvre produite pour une exposition du MuHKA (Anvers), elle renverse le proverbe selon lequel les écrits restent en faisant s’envoler des listes de noms en référence aux victimes disparues des génocides. L’installation s’inscrit également comme un dispositif affirmant la communication comme rempart aux conflits.