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Emmanuel Van Der Auwera1982 (BE)

Emmanuel Van der Auwera s’est formé à l’Ecole supérieure des Arts de Clermont-Ferrand (FR) et au Fresnoy – Studio National des Arts Contemporains (Tourcoing – FR). Il est résident au WIELS (Bruxelles-BE) en 2012 et lauréat, la même année, du Prix Médiatine. Parallèlement à sa participation à des expositions, il poursuit sa formation, en 2014, à l’Institut supérieur des Beaux-Arts de Gand (HISK).

À la fois plasticien et réalisateur, l’artiste déploie une œuvre multidisciplinaire qui tente de rendre visible l’invisible. Il puise dans l’histoire, la science, la fiction et la mythologie des éléments qu’il agence subtilement afin de proposer de nouvelles lectures, de nouveaux espaces au sein desquels il interroge le monde d’aujourd’hui et de demain. Il intègre à sa démarche les nouvelles technologies et marque un intérêt pour la psychologie cognitive et l’avancée des neurosciences avec une intention particulière pour le contexte au sein duquel ces phénomènes existent et s’inventent.

Il réalise en 2010 une installation faite de sculptures en résine où il donne forme aux six principales émotions humaines. Intitulée Cabinet d’affects, elle prend sa source dans une tentative de captures par RMN (résonance magnétique nucléaire) des zones du cerveau qui correspondent à l’activation des émotions. Dans O Superman I (2013), il met en lumière les seuls objets que peuvent avoir les internés de la prison ADX Florence aux Etats-Unis connue pour ses rudes conditions de détention. Sa pratique cerne des aspects psychologiques, sociaux, scientifiques ou politiques que l’artiste transforme plastiquement afin de les interroger. Il va encore, grâce à un outil de numérisation spatiale le LIDAR, révéler dans A billion square circles (2012) des carrières de Charleroi en insérant dans la monstration le dispositif de la construction de l’image et met ainsi en scène une nature paradoxalement construite par l’homme. Emmanuel Van der Auwera a aussi réalisé plusieurs films comme Bring us to ourselves, Mikhaïl (2009) dont le point de départ est une photographie de la marque Louis Vuitton avec Mikhaïl Gorbatchev devant le mur de Berlin. Entre le documentaire et la fiction, la marionnette de l’ancien président soviétique déambule dans une loge d’aéroport alors qu’une menace catastrophique se déclenche à l’extérieur. Impuissant et seul, Gorbatchev devient la marionnette d’un théâtre où histoire, tragédie et représentation s'entrechoquent.

L’univers de l’adolescence fascine également l’artiste. Il a ainsi réalisé une série de portraits fictifs de jeunes Apromise (2013) conçus par le biais d’un logiciel de portrait-robot. Ceux-ci étaient collés au mur et imprimés sur du papier comestible. Bien qu’irréels, la sensibilité et la fragilité qui s’en dégagent témoignent de cette période particulière du passage de l’enfance à l’âge adulte.