Emmanuel Van der Auwera recourt fréquemment à des technologies de pointe : scanner, caméra, imagerie par résonance magnétique,… Ces technologies neutres créent ou restituent habituellement une réalité objective. Mais l’artiste, en utilisant ces technologies, donne une image altérée du monde et du réel. Son travail porte sur la nature de la production et du filtrage d’images contemporaines lors de leur apparition, diffusion et consommation. Au travers de ses films, vidéo-sculptures et installations, il s’attache également à analyser l’influence qu’ont certains mythes fondateurs sur la constitution de la subjectivité et de l’identité de nos contemporains. Memento s’appuie sur la fascination de l’artiste pour la représentation médiatisée de la foule.
La série d’œuvres explore la représentation médiatique de faits d’actualité et la façon dont ceux-ci s’inscrivent dans la mémoire collective, en montrant une séquence de plaques offset, montées sur aluminium, ayant servi à l’impression de journaux. Emmanuel Van der Auwera est intervenu, dans une usine de production de journaux, sur les plaques d’impression afin de faire apparaître, par transparence ou recadrage, certains sujets. Selon lui, les publications et la presse proviennent d’un processus de narration co-piloté par le marketing ; Les événements sont censés produire un sens qui peut être transformé en sujet de publications de presse. Non seulement ils sont une mise en scène (au sens figuré) mais ils font aussi partie d’une mise en page (au sens littéral). L’artiste ne se limite pas à créer une mise en abyme, il déconstruit les situations représentées.
