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Stephan Balleux1974 (BE)

Stephan Balleux est un artiste précoce. Il s’inscrit, seul, à l’Académie des Beaux-Arts de Watermael-Boistfort à l'âge de 10 ans. Il étudie ensuite la peinture à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles. Par la suite, il s’essaie à la danse contemporaine, preste des performances et crée des chorégraphies auxquelles il mêle des peintures animées. Il tentera même de fonder sa propre école de danse mais cette expérience se révèle non concluante. Stephan Balleux poursuit alors avec un post-graduat au Higher Institute for Fine Arts à Anvers et s’exile durant 6 ans à Berlin. Le mal du pays l’incite à rentrer en Belgique où il expose régulièrement (Iselp, Wiels, Musée d’Ixelles…). Détenteur de plusieurs prix dont le Jos Albert, en 1999, et le Jean & Irène Ransy, en 2014, il a été sélectionné par Harald Szeemann (La Belgique visionnaire, Bozar, Bruxelles), en 2005, et par Jan Hoet (Coup de Ville, Sint-Niklaas), en 2010. Aujourd’hui, il est professeur de peinture à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles (ArBA-EsA).

Mêlant la photographie, la vidéo et même la sculpture, la démarche de Stephan Balleux se fixe sur la peinture et son image. À l’heure des développements technologiques et de l’explosion du virtuel, l’artiste cherche à interroger une « autre peinture », prise cette fois dans le flux de l’image en mouvement et non plus condamnée à être un objet ou un concept sur une toile. Pour créer une nouvelle image, Stephan Balleux s’empare tout d’abord d’images anciennes ou récentes, picturales, photographiques ou cinématographiques. Ces images collectées, reconnaissables et familières, sont photographiées par l’artiste puis manipulées grâce à l’informatique. Il reporte ensuite cette image transformée sur un support. Commence alors l’entreprise de défiguration. Stephan Balleux obstrue les visages ou certaines parties de la photographie en appliquant d’épaisses couches de peinture qui donnent un aspect dérangeant, inconfortable et mystérieux à la représentation finale. Il joue sur l’aspect organique, volumineux et gluant de la peinture à l’huile et intègre à sa représentation des formes abstraites (issues de l’informatique et des nouveaux médias) venant tronquer l’impression de réalisme de la photographie.

Son travail s’articule principalement à travers l’idée du flou (qu’il obtient grâce à la technique du brossage de la peinture à l’huile encore fraîche sur la toile) et l’utilisation du fameux « Blob ». Cette masse sombre et sculpturale, sorte de personnification de la peinture, intervient tel un virus infiltrant, transformant et métamorphosant tous les sujets abordés par l’artiste. Entre net et flou, figuration et défiguration, reproduction mimétique des choses et dislocation des formes, son but n’est pas de reproduire la peinture mais de lui donner une autre existence. Sa démarche, croisement entre Gerhard Richter et Glenn Brown, est un questionnement sans fin de la peinture par elle-même.