Walter Swennen entreprend brièvement des études en philosophie avant d’être diplômé de l’Université Catholique de Louvain en psychologie. Il enseigne à l’Ecole de Recherche Graphique (ERG) de 1977 à 1986 et commence à peindre au début des années 80. Il abandonne alors la poésie qui l’avait occupé de 1965 à 1980 lorsqu’il fréquentait Marcel Broodthaers.
Dans sa jeunesse, il a appris à dessiner en copiant des bandes dessinées. Il a reçu des cours particuliers en peinture où il découvre la technique au couteau dont il apprécie encore la vulgarité et le côté kitch. Ses premières peintures sont couvertes d’écritures qui disparaissent dès 1984 au profit d’une iconographie issue de l’environnement quotidien. Ses motifs proviennent de la publicité, des bandes dessinées, des graffitis, d’instructions données par ses enfants, etc.
Entre 1985 et 1988, il écrit des textes dans lesquels il aborde la peinture et le statut de l’artiste sous le pseudonyme d’Eva Grabbe. Techniquement, il privilégie la peinture à l’huile sur toile bien qu’il ait utilisé d’autres supports comme les couvercles de cuisinière dont il aime la surface dure. Il aime aussi à rapprocher cet élément métallique du Carré blanc sur fond blanc(1918) de Kasimir Malevitch, s’amusant du fait que tous les ménages du XXesiècle possédaient une réplique de l’œuvre dans leur cuisine. Depuis 1999, il utilise également l’acrylique dont la qualité s’est considérablement améliorée et qui réduit le temps de séchage. Mais Walter Swennen pratique avant tout la peinture avec autodérision et l’intention prédominante de son travail réside dans la poésie1.
1. Voir à ce sujet, son entretien intitulé « N’importe quoi » avec Bart De Baere, in : STERCKX, Pierre, « La peinture, les images selon René Magritte et Walter Swennen », in : Artstudio, n°18, automne 1990, p.116.