Dans son œuvre photographique, Charif Benhelima aborde les notions d’identité, de mémoire/oubli, de document et de vérité à travers des images qui explorent la perception, le temps et l’espace, et l’invisibilité. Après un travail de neuf ans sur le sentiment d’être étranger (Welcome to Belgium, présenté au BPS22 en 2013 dans l’exposition The Allochtoon), l’artiste a vécu à Harlem entre 1999 et 2000. Il y a réalisé un grand nombre de portraits Polaroïd, d’une qualité intemporelle.
Extraites de la série Harlem on my Mind, ces photographies sont le reflet de la situation des Afro-Américains de la ville. L’expérience du racisme et de la discrimination vécue au quotidien par la communauté noire a renvoyé l’artiste à sa propre identité arabo-juive. Charif Benhelima arpente les rues en y photographiant les habitants, les bâtiments, les animaux et tout objet qu’il croise sur son passage. Il réalise un portrait de la société afro-américaine, encore dépossédée de sa culture, de son histoire, de sa parole.