Suspendu ou écrasé au sol, Looping, grand nichoir en bois clair (matière sensuelle) et au perchoir horizontal (un peu phallique), surprend par sa dimension hors-norme. A l’intérieur, il n’y a rien à voir. Cette grande maison d’oiseaux absents ne présente que des entrées de différents formats. Michael Dans aurait-il créé là un nichoir universel, non discriminatoire et accessible à tous sans distinction de taille, de race et de couleur ?
L’histoire de cette œuvre est plus anecdotique et révèle les peurs intimes de l’artiste dans un contexte de création particulier. Répondant à une commande pour l’exposition La Trahison des images – Portraits de scènes organisée lors de la 49ème Biennale de Venise, par l’Espace 251 Nord, en 2001, Michael Dans confie sa peur d’être confronté au gigantisme de cette foire et à de grands noms d’artistes. C’est pourquoi avec ironie et humour, il réalise un abri pour artistes où se cacher. Pourtant, à y regarder de plus près, l’abri est inquiétant : la façade semble percée d’éclats de balles, l’antre semble à éviter si vous souffrez de claustrophobie et rappelle, par son caractère spectaculaire, que le gigantisme est un des thèmes souvent abordé dans le cinéma fantastique. Pour une personne souhaitant y trouver refuge, ce nichoir irrationnel et irréaliste est des plus troublants.