Depuis le début de sa carrière, Liliane Vertessen utilise son propre corps dans des installations multimédias afin de s’émanciper des pressions sociales et d’une éducation catholique très conservatrice. Souvent comparée à ORLAN ou Cindy Sherman, elle se met en scène, de manière provocante, dans toutes sortes de clichés féminins : la séductrice, la lady, l’ingénue, la prostituée,… autant de rôles qu’elle célèbre et fustige à la fois.
Avec de modestes appareils photographiques, elle entreprend, à la fin des années '70, de se photographier dans des tenues provocantes qu’elle achète dans des magasins de lingerie sexy, avant de les transformer. Elle assume la précarité de ses tirages - évoquant les affiches de concerts ou les couvertures de revues underground - qu’elle encadre de satin, de velours, de dentelles ou de plumes, auxquels elle greffe des néons aux mots simples, éclatant comme des slogans au-dessus de son corps dénudé. Associant photographie et néon, l’œuvre Taboe évoque l’atmosphère des quartiers de prostituées. Liliane Vertessen se photographie elle-même, nue, tenant un fusil comme un sexe en érection, dans une pose à connotation érotique. Elle interpelle le spectateur qui devient voyeur et interroge ses fantasmes, les interdits de notre société, de notre culture et nos valeurs libertaires.